Chanter en arabe, en hébreu ou en ladino, c’est politique!

par | Déc 12, 2024 | BruxelleS, Maroc

Bonsoir à toutes et à tous,

Bienvenue à cette soirée couscous sépharabe. Ce soir, nous avons décidé de faire une chose simple, mais essentielle : nous rassembler. Pas seulement pour partager un repas ou écouter de la musique, mais pour montrer que, parfois, manger ensemble, rire ensemble, chanter ensemble… c’est un acte profondément politique.

On ne va pas se mentir : la période n’est pas vraiment à la fête.

On ne va pas se mentir : la période n’est pas vraiment à la fête. Les tensions, les violences, la guerre au Moyen-Orient sont dans tous les esprits, et elles nous rappellent combien les liens entre communautés peuvent être fragiles. Mais ici, ce soir, nous avons choisi de célébrer ce qui nous unit plutôt que ce qui nous divise.

Ce soir, nous voulons avoir une pensée pour toutes les victimes de ces conflits, pour leurs familles, et pour toutes celles et ceux qui vivent dans la peur et l’incertitude. Ce que nous faisons ici ce soir peut sembler dérisoire face à tant de souffrance, mais nous croyons qu’il y a une puissance dans la rencontre, dans la musique et dans la fête : celle de dire que la paix est possible, et qu’elle commence par le dialogue et l’humanité retrouvée.

Et qui mieux que la chorale Bab’Zouz pour porter ce message ? Bab’Zouz, c’est plus qu’une chorale. C’est un symbole. Le symbole d’un héritage musical commun, celui des traditions judéo-arabes, qui traversent les siècles et les frontières pour nous rappeler une vérité toute simple : les cultures juive et arabe sont profondément liées, et leurs musiques, leurs langues, leurs histoires ne font qu’un.

Quand Bab’Zouz chante en arabe, en hébreu ou en ladino, ce n’est pas seulement de la musique

Quand Bab’Zouz chante en arabe, en hébreu ou en ladino, ce n’est pas seulement de la musique. C’est une déclaration : celle que le dialogue est possible, que la beauté naît des mélanges, et que chanter ensemble est une façon de résister aux divisions. Oui, ce soir, monter sur scène pour chanter ces répertoires, c’est politique. Tout comme partager un couscous à une table où il n’y a ni « eux » ni « nous », mais simplement des êtres humains qui rient et vivent ensemble.

Alors, préparez-vous à un voyage. Sous la direction de Laïla Amezian, Bab’Zouz va vous faire découvrir ou redécouvrir des chants qui portent en eux des siècles d’histoires communes, d’exils, de fêtes, et de rêves partagés. Ce soir, chaque note est une porte ouverte vers un autre, chaque langue chantée un rappel que nos différences peuvent être une force.

Et si vous vous laissez emporter par leur musique – et par l’odeur du couscous – souvenez-vous : ce moment que nous vivons ensemble est la preuve que le dialogue, le respect et l’amitié entre les cultures sont possibles.

Alors, applaudissez fort, chantez si le cœur vous en dit, et surtout, profitez : ce soir, nous faisons la fête, et c’est notre manière à nous de construire des ponts.

Bonne soirée, vive Bab’Zouz, et vive le pouvoir de la musique !

Discours d’introduction au concert de la chorale juive-arabe Bab’Zouz, le 9 décembre 2024 à la Tricoterie.

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